Matinée Scientifique : Face à la guerre hybride, l’UDPS mobilise l’élite scientifique pour une stratégie d’anticipation nationale.

Par Donat-Soft Mukuna Muya – Kinshasa, 8 mai 2025

Un diagnostic sans concession dans l’enceinte feutrée de la salle de conférence du Corps de l’Élite Scientifique de l’UDPS, à Limete, une atmosphère studieuse et stratégique régnait ce jeudi 8 mai 2025.

Devant une assistance composée d’intellectuels, de hauts cadres du parti présidentiel @udps_tshisekedi @USEmbKinshasa @UdpsUk, d’experts en sécurité et d’acteurs du secteur minier, le Dr Donat-Soft Mukuna Muya, Coordonnateur national du CES-UDPS, a livré une présentation magistrale sur un

Thème brûlant :

« Guerre hybride et anticipation stratégique en Afrique centrale : approches multidimensionnelles de la résilience face aux menaces émergentes ».

Avec une rigueur analytique et une pédagogie implacable, le Dr Mukuna a décortiqué les nouvelles formes de conflictualité qui secouent l’Afrique centrale, de l’insurrection des Kamuina Nsapu au Kasaï jusqu’aux violences communautaires des Mobondo dans l’Ouest congolais, sans oublier la guerre complexe de l’Est avec le M23 soutenu par le Rwanda.

À travers des cas concrets et une grille de lecture internationale, l’orateur a montré que la région est désormais plongée dans une guerre hybride permanente, marquée par une combinaison subtile de moyens militaires, informationnels, numériques et psychologiques.

« Nos États ne font plus face à des guerres classiques. Ce sont des conflits ambigus, où les milices, les fake news, les drones et les intérêts économiques transnationaux s’entremêlent dans un brouillard stratégique », a-t-il averti.

Trois scénarios pour l’avenir La présentation a ensuite ouvert la voie à un exercice de prospective rare dans le débat politique congolais. Trois scénarios ont été proposés :

– Le tendanciel, où l’instabilité se maintient à bas bruit ;

– Le pessimiste, qui voit une convergence des tensions ethniques, des SMP hors de contrôle et du djihadisme ;

– L’optimiste, où la gouvernance anticipative et la réconciliation communautaire prennent le dessus. L’approche a impressionné l’auditoire, notamment par l’utilisation d’une matrice d’analyse des risques, classant les menaces par impact et probabilité, ou encore la référence à une cellule de veille stratégique comme tour de guet de l’État. Le jeu de questions-réponses : moment de vérité au terme de la présentation, le jeu de questions-réponses a transformé la salle en un véritable forum stratégique.

À la question sur la guerre de l’Est, le conférencier a répondu :

« C’est une guerre hybride par excellence. Elle mêle l’armée d’un État voisin, des proxies armés, la désinformation numérique et une guerre économique sur les minerais. » Sur le phénomène Mobondo ou Kamuina Nsapu, souvent minimisé :

« Ce sont des signaux faibles de fractures profondes. Il faut une réponse à la fois sécuritaire, coutumière et sociale. »

D’autres questions ont porté sur la nécessité d’impliquer les entreprises minières dans la prévention des conflits, l’encadrement juridique des Sociétés Militaires Privées (SMP) ou encore la mise en place d’une cellule nationale de veille stratégique rattachée à la Présidence.

Une vision politique et stratégique forte.

En conclusion, le Dr Mukuna a lancé un appel solennel à la Présidence de la République pour inscrire l’anticipation stratégique comme axe central de la doctrine de sécurité nationale :

« Il est temps de passer d’une culture de réaction à une culture d’anticipation. Non pour prédire l’avenir, mais pour ne plus jamais être surpris. C’est à ce prix que la RDC regagnera sa souveraineté, son autorité et son influence dans une Afrique centrale de plus en plus turbulente. »

Encadré : Les cinq mesures clés recommandées lors de la conférence

1. Création d’une cellule nationale de veille stratégique inter-agences.
2. Encadrement strict des Sociétés Militaires Privées.
3. Implication des entreprises minières dans la gouvernance des risques.
4. Renforcement de la cybersécurité nationale.
5. Éducation citoyenne à la résilience informationnelle et communautaire.

Note de la rédaction : Cette matinée scientifique marque un tournant dans la manière dont les intellectuels congolais, et en particulier ceux de l’UDPS, conçoivent la sécurité du pays. Une approche intégrée, prospective, et profondément ancrée dans les réalités du terrain.

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